Juliette Tresanini Instagram – Chronique du dimanche. J’ai assisté à une scène inédite hier soir! Fascinée par la vue qu’offrait un roof top sur la capitale espagnole, j’écoutais discrètement un groupe d’hommes de 20 ans, français, attablés à côté de moi ! L’un se vantait haut et fort d’avoir « démonté » sa conquête de la veille. Je vous épargne le manque d’élégance avec lequel il décrivait cette nuit passée avec elle, se vantant de lui avoir infligé ci ou ça ! Bref, selon lui, elle avait pris cher et lui avait assuré comme un dieu ! Soudain, un de leur pote, Alex (je lui ai demandé son prénom avant de partir) interrompt la conversation: «  et elle, a-t elle aimé ? Qu’a t’elle fait, elle de son côté ? Va t-elle te rappeler, tu penses ? » laissant silencieux le reste du groupe ! Le gars n’en savoir rien ! Alex venait de casser la dynamique du boys club ! Opposer une narration hégémonique par une autre opinion au sein même d’un groupe d’hommes, je n’y avais jamais assisté ! Cela m’a rempli d’espoir … je sais que des hommes ont envi de se débarrasser des pressions virilistes imposées dans leur groupe d’amis mais là j’étais au cœur de l’action ! « Le monde est une matière molle » disait Virginie Despentes , on a une faculté d’agir sur le monde, sur les comportements de nos pairs, de les faire réfléchir, de les élever humainement . « Me too » aura peut être servi à ça : à faire sortir certains hommes du boys club , changer de narration , écouter et satisfaire le désir de ses partenaires, et repenser les relations de manière plus égalitaires et respectueuses. À la tienne Alex pour ton intervention. Et merci à tous les Alex qui font bouger les lignes … Bon dimanche 😘